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Les chariots élévateurs se distinguent dans leur utilisation quotidienne par leurs caractéristiques pratiques : ils sont maniables, robustes et peuvent empiler et désempiler des marchandises à différentes hauteurs. Ces atouts peuvent toutefois constituer un risque pour la sécurité, notamment en cas de mauvaise utilisation du chariot élévateur ou de formation insuffisante. Pour réduire au maximum les risques d’accident, des règles de sécurité particulières s’appliquent aux chariots élévateurs.
Dans ce guide, vous découvrirez ce qu’il vous faut pour conduire un chariot élévateur, dans quelles situations le risque d’accident est particulièrement élevé, comment améliorer la sécurité lors de l’utilisation d’un chariot élévateur et quelles sont les réglementations pour la conduite d’un chariot élévateur.
Ce guide présente un aperçu des directives et consignes de sécurité qui concernent les chariots élévateurs. Les engins de manutention tels que les transpalettes ou les gerbeurs ne sont pas traités ici.
Accidents du travail avec un chariot élévateur : quels sont les principaux dangers ?
Les risques fréquents incluent le renversement du chariot élévateur lors des manœuvres de rotation, de freinage, de virages serrés, lors de changements rapides de direction ou de déplacements du centre de gravité des charges. De plus, les chariots élévateurs circulent avec des fourches qui dépassent vers l’avant, et ce, à des vitesses pouvant atteindre 20 km/h.
Ainsi, ce ne sont pas seulement les dimensions des chariots par rapport à la largeur des allées de travail qui sont déterminantes pour la sécurité en entrepôt, mais également le comportement de conduite de l’opérateur. L’INRS recense les accidents du travail les plus fréquents liés aux chariots élévateurs dans sa base de données EPICEA.
Le tableau suivant présente un aperçu des causes des accidents les plus fréquents liés aux chariots élévateurs.
| Type d’accident | Causes |
|---|---|
| Accidents de collision où le chariot blesse un tiers | • Vitesse excessive • Visibilité insuffisante • Absence de marquage au sol • Allées et zones de manœuvre étroites • Inattention ou négligence du conducteur ou de la personne blessée |
| Renversement du chariot lors du levage de la charge ou dans un virage | • Dépassement de la charge utile autorisée • Répartition inégale de la charge • Vitesse excessive |
| Chute de la charge | • Charge insuffisamment sécurisée • Petits éléments qui se détachent • Emballage défectueux |
| Blessures aux articulations, aux tendons et aux ligaments lors de la montée ou de la descente du chariot élévateur | • Chute depuis le poste de conduite lors de la montée ou la descente • Sol irrégulier • Glissade sur les marches |
Alors que les blessures lors de la montée et de la descente ne concernent que les personnes qui conduisent le chariot, un chariot qui bascule, des charges qui tombent et des accidents de collision peuvent aussi mettre en danger et blesser des tiers non impliqués. Cela est particulièrement dangereux lorsque des marchandises tombent d’une grande hauteur, par exemple, dans un entrepôt de stockage en hauteur. C’est pourquoi il est important que non seulement les conducteurs reçoivent régulièrement des formations à la sécurité, mais que l’ensemble du personnel soit informé sur l’utilisation des équipements de travail en entrepôt et notamment sur la sécurité lors de l’utilisation d’un chariot élévateur. Veillez également à une signalisation de sécurité bien visible.
Conduire un chariot élévateur : 12 points pour réduire les risques d’accident

Voici les principales consignes de sécurité à respecter pour éviter les accidents et conduire un chariot élévateur en toute sécurité :
- Utilisation des chariots élévateurs réservée aux personnes habilitées
Les chariots élévateurs ne doivent être conduits que par des personnes habilitées ayant reçu une formation appropriée et une autorisation écrite de l’entreprise. Protégez le chariot élévateur contre tout accès non autorisé en retirant toujours la clé et en la conservant dans un endroit sûr. Selon le modèle, le chariot élévateur peut également être sécurisé contre tout accès non autorisé par carte à puce ou code PIN.
- Former régulièrement les opérateurs
Des formations approfondies et régulières rappellent à vos employés quelles règles de sécurité s’appliquent lors de l’utilisation d’un chariot élévateur et comment les mettre en pratique.
- Afficher les consignes de sécurité dans les zones d’exploitation de chariots élévateurs
Ces consignes servent de base à la formation de tous les collaborateurs et sont ensuite affichées aux endroits appropriés dans l’entreprise.
- Fournir les équipements de protection individuelle dans tout l’environnement de travail
Les équipements de protection individuelle comprennent le port du casque de protection, des chaussures de sécurité et du gilet haute visibilité (en extérieur).
- Effectuer un contrôle visuel et fonctionnel du chariot élévateur avant la prise de poste
Un entretien quotidien des chariots élévateurs permet de détecter les défauts techniques et de retirer le chariot élévateur défectueux de la circulation, si nécessaire. Ce contrôle doit également être effectué pour tous les équipements additionnels.
- Effectuer régulièrement des travaux de réparation et de maintenance
Le fabricant ou des entreprises certifiées effectuent les vérifications générales périodiques ainsi que les travaux de maintenance dans le cadre de contrats d’entretien, afin que les chariots élévateurs fonctionnent conformément à la réglementation en vigueur.
- Garantir une utilisation conforme et un marquage réglementaire des voies de circulation
Les voies de circulation doivent être suffisamment larges, dégagées de tout obstacle et suffisamment sécurisées par des marquages au sol et des panneaux d’avertissement. Lorsque les allées sont utilisées simultanément comme voies de manutention et passages piétons, une séparation est recommandée. Des miroirs panoramiques aux intersections préviennent les risques de collision. L’utilisation supplémentaire du klaxon lors des virages permet d’avertir les employés.
- Respecter les limitations de vitesse
Circulez à vitesse réduite sur le site, sans dépasser les 10 km/h (voire plus lentement en cas de charge lourde), afin qu’un freinage soit immédiatement possible en cas d’obstacle imprévu.
- Assurer une bonne visibilité
Vous garantissez une bonne visibilité lors de la conduite du chariot élévateur en circulant toujours avec la charge abaissée (cela est obligatoire). Si le champ de vision reste néanmoins limité, vous devez déplacer le chariot en marche arrière. De plus, il est judicieux d’allumer les feux du chariot pour plus de sécurité, même en cas de bon éclairage.
- Adopter un comportement de conduite adapté
Vous ne devez déplacer le chariot qu’avec la charge abaissée. Les rampes et les pentes doivent être abordées de face et les descentes doivent de préférence être effectuées en marche arrière. Pour éviter que les chariots élévateurs ne basculent dans les virages, une vitesse réduite est également recommandée.
- Vérifier la charge et assurer une sécurisation correcte
La sécurisation de la charge peut s’effectuer selon le type de charge, par exemple, avec des sangles ou en filmant la palette. Avant la prise en charge par les fourches, vous devez également vérifier que la charge ne présente pas de dommages lors de la palettisation. Les tapis antidérapants protègent en outre les marchandises transportées et renforcent la sécurité au travail.
- Utiliser les assistants électroniques de conduite
Les assistants électroniques de conduite améliorent la sécurité en émettant des signaux d’avertissement en cas de risque de basculement, de collision ou de chute.
Faut-il un permis pout conduire un chariot élévateur ?

Lors de l’utilisation d’engins de manutention, la formation et la qualification des conducteurs constituent une condition essentielle pour la sécurité au travail. Toutefois, des dispositions spécifiques s’appliquent selon les modèles de chariots élévateurs et les situations de travail. En règle générale :
- Pour les engins de manutention qui n’ont pas de siège conducteur ni de poste de conduite, c’est-à-dire tirés ou poussés, vous n’avez pas besoin de permis cariste. Néanmoins, une formation est obligatoire et une autorisation de conduite recommandée. Pour l’utilisation des gerbeurs, le CACES R485 est vivement recommandée.
- Pour conduire un chariot élévateur à conducteur accompagnant, une formation annuelle est néanmoins obligatoire et doit être documentée par écrit.
- Pour les chariots avec siège ou poste de conduite, il faut un permis cariste pour conduire un chariot élévateur, même si vous ne vous déplacez qu’en entrepôt ou sur le site de l’entreprise.
- Pour les chariots élévateurs télescopiques tout-terrain, une formation spécifique est nécessaire. Le permis chariot élévateur classique ne suffit pas, il faut le CACES R482 catégorie F.
- Le permis chariot élévateur nécessite un examen médical.
- Pour conduire un chariot élévateur sur la voie publique, vous devez posséder le permis B si la vitesse dépasse 25 km/h, et le permis C, si le poids total dépasse 3 500 kg.
Le certificat d’aptitude à la conduite en sécurité (appelé couramment CACES) peut être obtenu auprès d’organismes testeurs certifiés agréés par la CNAM. La base juridique est constituée par la recommandation R489 de la CNAM pour les chariots élévateurs à conducteur porté et par les articles R4323-55 à R4323-57 du Code du travail concernant l’autorisation de conduite.
Apprendre à conduire un chariot élévateur
Si les conditions nécessaires sont remplies (autorisation de l’entreprise et aptitude médicale), vous pouvez vous inscrire à une formation auprès d’un organisme testeur certifié pour devenir conducteur ou conductrice de chariot élévateur.
La formation comprend une partie théorique et une partie pratique. La durée varie selon la catégorie de CACES et le niveau d’expérience du candidat. Vous devez valider les deux parties par un examen, avec une note moyenne de 7/10 aux évaluations théoriques et pratiques. L’examen théorique est un questionnaire à choix multiples (QCM). Lors de l’examen pratique, vous devez démontrer que vous connaissez et respectez toutes les règles de sécurité, et effectuer des exercices de conduite et de gerbage. En cas d’échec, vous recevez une attestation de stage. Il est possible de repasser l’examen.
Même si les employés possèdent déjà un CACES, cela ne remplace pas la formation en entreprise sur leur futur équipement de travail. Les fonctions spécifiques du modèle ainsi que les consignes internes à l’entreprise y sont expliquées en détail.
Coût approximatif de la formation au CACES
Le coût d’une formation CACES varie selon l’organisme de formation, la durée, le niveau du candidat et le type de CACES. Il se situe généralement entre 500 et 1 900 euros environ.
Ces coûts sont à considérer comme des valeurs indicatives approximatives et servent uniquement d’orientation. Des possibilités de financement existent via le CPF (Compte Personnel de Formation), les OPCO ou Pôle emploi.
Dispositions légales et législations pour la conduite de chariots élévateurs
La réglementation la plus importante pour les chariots élévateurs est définie par le Code du travail (articles R4323-55 à R4323-57) obligatoire pour tous les employeurs. La recommandation R489 de la CNAM est recommandée aux employeurs dont le personnel relève du régime général de la Sécurité sociale.
L’une des premières dispositions pour l’utilisation sûre de chariots élévateurs concerne les conditions requises pour conduire un chariot élévateur :
- Tout d’abord, un âge minimum de 18 ans est requis. Des dérogations sont possibles pour les jeunes de 15 à 18 ans dans le cadre d’une formation professionnelle (apprentissage, contrat de professionnalisation), sous réserve d’une déclaration de dérogation préalable.
- Le conducteur doit avoir reçu une formation adéquate à la conduite en sécurité du chariot élévateur et passé un examen médical à la conduite de l’équipement avec le médecin du travail.
Au-delà des exigences relatives au conducteur, la réglementation encadre également tous les autres aspects à prendre en compte pour une utilisation responsable et sûre des chariots élévateurs. Le référentiel de formation de la recommandation R489 comprend notamment :
- Stabilité du chariot élévateur
- Capacité de charge
- Arrimage des charges
- Conduite à vide et en charge
- Prise, dépose et gerbage des charges
- Prise de poste et mise en service
- Stationnement et mise en sécurité du chariot élévateur
- Circulation dans l’entrepôt et l’entreprise (largeur d’allée nécessaire, comportement dans les allées étroites)
- Vérification quotidienne avant la prise de poste
- Vérification générale périodique semestrielle par une personne qualifiée
Pour une mise en œuvre correcte au quotidien, certaines dispositions sont détaillées dans des guides pratiques de l’INRS et de la CNAM. En respectant ces règles de sécurité complètes, vous vous assurez que les accidents impliquant des chariots élévateurs sont prévenus dans votre entreprise.
FAQ sur la conduite de chariots élévateurs
La plupart des accidents du travail liés aux chariots élévateurs sont dus à une mauvaise visibilité, au dépassement de la charge nominale, à une répartition incorrecte de la charge, à un arrimage insuffisant et à une vitesse excessive. Dans le pire des cas, ces facteurs entraînent des collisions, la chute de la charge ou le renversement du chariot.
Une vigilance particulière s’impose non seulement lors de la conduite de chariots élévateurs, mais également pour l’ensemble des opérations de manutention. Veillez à respecter les points suivants pour réduire au maximum les risques d’accident :
• Personnel formé et qualifié
• Vérifications périodiques régulières du chariot
• Respect des règles de sécurité et de santé au travail
• Arrimage soigneux des charges
• Conduite prudente sur le site de l’entreprise
En France, la réglementation relative aux chariots élévateurs est définie par le Code du travail (articles R4323-55 à R4323-57). La recommandation R489 de la CNAM précise les modalités de formation et de certification des conducteurs. S’ajoutent également les dispositions générales du Code du travail en matière de santé et de sécurité au travail, notamment les articles relatifs aux équipements de travail.
L’âge minimum requis est de 18 ans pour conduire un chariot élévateur. Dans certains cas, les jeunes de 15 à 18 ans en formation professionnelle (apprentissage, contrat de professionnalisation) peuvent être autorisés à conduire un chariot élévateur, sous réserve d’une déclaration de dérogation préalable auprès de l’inspection du travail et d’un encadrement approprié. Le permis de conduire automobile ne suffit pas pour conduire un chariot élévateur.
Pour les engins de manutention à conducteur porté tels que les chariots élévateurs ou les chariots télescopiques, une formation adaptée et une autorisation de conduite délivrée par l’employeur sont obligatoires, même si vous évoluez uniquement dans un entrepôt ou sur le site de l’entreprise. Le CACES R489 constitue le moyen recommandé pour attester des compétences du conducteur. Pour les chariots télescopiques tout-terrain, une formation spécifique complémentaire peut être nécessaire.
Si vous souhaitez conduire un chariot élévateur sur la voie publique, vous devez également être titulaire du permis de conduire de catégorie B. Pour les chariots télescopiques, selon le poids total en charge, les permis B ou C peuvent être requis
Avertissement : veuillez noter que les règlements mentionnés ici ne sont qu’une sélection des principales exigences légales. Pour de plus amples informations, veuillez-vous référer à la législation et aux textes juridiques éventuellement énumérés ici et, le cas échéant, à d’autres recueils de règlements et de textes officiels. En cas de doute, des experts peuvent et doivent également être consultés pour une mise en application concrète et adéquate de ces règlements dans l’entreprise.
Source de l’image :
© Jungheinrich AG
