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Artisan ou auto-entrepreneur, que choisir ? Les deux activités sont compatibles. En effet, de nombreux artisans aspirent à devenir entrepreneur. Ce n’est pas toujours facile et cela suppose une bonne planification, car certains prérequis professionnels, financiers et organisationnels sont nécessaires. Si vous souhaitez entreprendre dans l’artisanat, informez-vous dans un premier temps sur toutes les étapes nécessaires à la création d’une entreprise. Dans ce guide, vous trouverez les premières informations pour vous indiquer la marche à suivre.

Une bonne planification est essentielle

Enregistrement, business plan, financement, autorisations et assurances… Lors de la création d’une entreprise, il y a beaucoup de choses à prendre en compte. Pour bien démarrer votre activité en tant qu’indépendant, il est important de bien la planifier. Pour ce faire, consulter un conseiller spécialisé peut s’avérer utile, surtout si vous n’êtes pas sûr des obligations à remplir ou de tout ce qui doit figurer dans un business plan convaincant. Un séminaire dédié à la création d’entreprise peut donner un aperçu des procédures générales à suivre et aborder des questions spécifiques. Il existe de nombreux séminaires pour créateurs d’entreprise. Renseignez-vous auprès de la chambre des métiers sur les offres appropriées. Vous y trouverez des informations spécifiques à chaque secteur d’activité en matière de création d’entreprise. Pôle emploi propose également des ateliers et des services de conseil aux créateurs d’entreprises.

Les sujets suivants font généralement partie d’un séminaire sur la création d’entreprise :

  • Votre idée d’entreprise
  • Exigences et conditions
  • Formes juridiques
  • Planification des besoins en capitaux
  • Planification des liquidités
  • Perspectives de rentabilité
  • Financement et subventions, aide à la création et à la reprise d’entreprise
  • Élaboration d’un business plan
  • URSSAF, Assurance maladie, Assurance retraite (CIPAV)

Veuillez noter qu’un séminaire de création d’entreprise n’est pas une condition préalable pour se mettre à son compte dans l’artisanat. Il vous offre cependant, dans le cadre d’un coaching, les clés pour planifier la création de votre entreprise de manière détaillée et professionnelle.

Quelles sont les conditions préalables à l’exercice d’une activité indépendante dans l’artisanat ?

Avant de réfléchir à l’étape de la création, assurez-vous d’abord d’être en droit de travailler à votre compte en tant qu’artisan. Dans certains corps de métier, vous devez être titulaire d’un brevet de maîtrise ou d’une qualification équivalente, dans d’autres non. Le Code de l’artisanat ainsi que le Décret n°98-246 et 247 du 2 avril 1998 (relatif à la qualification professionnelle exigée pour l’exercice des activités prévues à l’article 16 de la loi n° 96-603 du 5 juillet 1996, elle-même relative au développement et à la promotion du commerce et de l’artisanat) définissent les règles applicables à chaque métier.

N. B. : le Stage de Préparation à l’Installation (SPI), auparavant obligatoire pour les artisans créateurs d’entreprises, est désormais facultatif (loi PACTE, 24 mai 2019), mais reste fortement recommandé.

Le décret n° 2017-767 du 4 mai 2017 indique la qualification professionnelle exigée pour l’exercice des activités prévues à l’article 16 de la loi n° 96-603 du 5 juillet 1996 relative au développement et à la promotion du commerce et de l’artisanat.

MétierDéfinition
Artisanat soumis
à autorisation
• Métiers artisanaux dont l’exercice sans risques nécessite une formation intensive et une longue expérience professionnelle.
• Peuvent mettre en danger les clients et l’environnement s’ils ne sont pas exercés correctement
Artisanat non soumis
à autorisation
• Les professions artisanales dont l’exercice requiert une formation et des connaissances spécialisées
• Ne présentent aucun risque pour les personnes et l’environnementar
Activité similaire
à l’artisanat
• Les métiers artisanaux qui peuvent être exercés sans qualification spécifique
• Des compétences spécifiques peuvent être assimilées, par exemple, dans le cadre d’une formation continue

Vous pouvez retrouver la liste complète des activités ainsi que leurs règlementations sur entreprendre.service-public.fr ou sur le site de bpifrance création.

Entreprendre en tant qu’auto-entrepreneur artisanat sans diplôme

Si vous exercez ou souhaitez exercer un métier non soumis à autorisation, alors il vous est possible de créer votre auto-entreprise sans diplôme. Cependant, les possibilités seront plus restreintes. Voici une liste non exhaustive d’activités pouvant être exercées par un auto-entrepreneur en artisanat sans diplôme :

  • Multiservice (homme toutes mains, petits travaux de bricolage) ;
  • Restauration (formation à l’hygiène requise) ;
  • Prothèses ongulaires ;
  • Extension de cils ;
  • Massage ;
  • Montage de meubles de cuisine et de salle de bains ;
  • Informatique ;
  • Art floral.

Pour les activités mentionnées ci-dessus, vous devez faire attention à la manière dont vous formulez l’activité sur le formulaire de création.

Pour vérifier si vous êtes en mesure de créer votre auto-entreprise, il suffit de s’adresser au Centre de Formalités des Entreprises (CFE) le plus proche. Il est également possible de s’informer auprès d’un spécialiste du statut d’auto-entrepreneur. N’hésitez pas non plus à consulter les différentes plateformes officielles, comme Guichet Entreprises, créé par le décret du 22 avril 2015, BPI France, l’URSSAF, la CCI, la CMA ou le Greff du tribunal du commerce.

Analyse du marché : quelles sont les chances de réussite de votre entreprise artisanale ?

Si vous remplissez les conditions requises pour créer une entreprise artisanale, une évaluation réaliste du marché régional est essentielle : quelles sont les chances de succès de votre future entreprise dans votre région ? Une étude de marché constitue aussi un point important du business plan, elle est indispensable à la création de votre entreprise. Les points suivants vous aideront à évaluer la situation :

Cible :

  • À qui voulez-vous proposer vos prestations (âge, sexe) ?
  • Combien de personnes composent ce groupe ?
  • Quelles sont les capacités financières (pouvoir d’achat et catégorie socioprofessionnelle) de ces personnes ?
  • Vous pouvez définir plusieurs cibles selon ces critères afin de pouvoir vous positionner au mieux selon les profils. Gardez à l’esprit qu’il vous faut une cible principale qui constituera la clientèle dominante de votre entreprise.

Besoin :

  • Quelles sont les prestations les plus sollicitées dans la région ?
  • À combien estimez-vous le nombre de commandes pour votre entreprise) ? (Vous obtiendrez ainsi une estimation du résultat, du bénéfice et des parts de marché.)
  • La demande fluctue-t-elle en fonction des saisons ?

Concurrence :

  • Qui sont vos concurrents directs et indirects ?
  • Qu’est-ce qui vous distingue de vos concurrents ?
  • Quels besoins ne sont pas encore couverts par des entreprises locales ?

Le business plan : l’indispensable de toute création d’entreprise

Un business plan contient l’ensemble du concept sur lequel vous souhaitez développer votre activité indépendante, de l’idée commerciale au financement, en passant par les prévisions de bénéfices. Il vous sert de guide au cours des premières années suivant votre lancement en tant qu’auto-entrepreneur artisan. Le business plan permet de savoir si l’entreprise se développe comme prévu.

Tout aussi important : un business plan convaincant permet d’attirer des investisseurs ou d’obtenir des crédits bancaires et des subventions. La plupart des banques et des institutions publiques exigent un business plan pour toute demande de crédit. Un business plan doit répondre à des critères précis. Dans la première partie, vous présentez en détail votre projet d’entreprise, vos qualifications personnelles, la situation du marché, les processus d’exploitation prévus et les chances et risques éventuels. Dans la deuxième partie, vous vous concentrez entièrement sur les aspects financiers tels que le financement et la rentabilité escomptée.

Si vous ne vous sentez pas suffisamment sûr de vous pour les analyses et les calculs de gestion, il est recommandé de participer à un séminaire sur la création d’entreprise ou de demander de l’aide à un conseiller en entreprise. Pensez également à la digitalisation en entreprise dès sa création. L’exemple qui suit vous donne une idée générale du contenu et de la structure d’un business plan.

Élaborer un business plan pour l’artisanat

  1. Synthèse

    Résumez de manière aussi synthétique que possible les points les plus importants de votre idée commerciale. À ce stade, il ne s’agit pas de fournir d’explications détaillées, mais de présenter votre concept de manière brève et concise. L’objectif est de présenter l’essentiel en résumé et d’éveiller ainsi l’intérêt pour votre idée commerciale. Que proposez-vous ? En quoi votre entreprise se distingue-t-elle de la concurrence ? Dans quel secteur serez-vous actif ? Combien de personnes seront-elles employées dans votre entreprise ?

  2. Présentation

    Cette partie doit ressembler à une lettre de motivation. Pourquoi voulez-vous vous mettre à votre compte en tant qu’artisan et quelles sont les qualifications et les compétences qui vous aideront à réussir ? Décrivez votre parcours professionnel en indiquant toutes les étapes pertinentes pour votre future entreprise (formation, formation continue, maîtrise, expérience professionnelle, responsabilités, encadrement).

  3. Idée commerciale

    Présentez en détail les prestations artisanales que vous proposez et la manière dont vous comptez les mettre en œuvre dans la pratique. Décrivez précisément les processus prévus et abordez également la mise en œuvre des directives légales spécifiques à la branche, telles que les dispositions en matière d’hygiène, le stockage des marchandises dangereuses, etc. Vous pouvez vous renseigner sur les dispositions en vigueur auprès de la chambre des métiers compétente pour votre activité.

  4. Analyse du marché

    Ici, vous décrivez les résultats de l’analyse de marché susmentionnée et abordez en détail le groupe cible, les besoins du marché et la situation de la concurrence. Expliquez comment votre entreprise se positionne sur le marché et avec quelles prestations vous répondez aux besoins de votre groupe cible principal.

  5. Marketing et communication

    Développez un modèle cohérent de prospection et de suivi de la clientèle qui montre que vous êtes en mesure de fidéliser vos clients à long terme. Pensez aussi à un plan de communication digital ou physique pour atteindre vos différentes audiences.

  6. Forme juridique, organisation de l’entreprise, assurances

    Indiquez la forme juridique que vous choisissez pour votre entreprise et justifiez votre choix. Décrivez ensuite la structure organisationnelle interne prévue avec les niveaux hiérarchiques, les domaines de responsabilité et le nombre d’employés.
    Mentionnez également toutes les assurances prévues pour l’entreprise artisanale, y compris les coûts à prévoir. Les assurances de base comme la responsabilité civile de l’entreprise ou l’assurance des bâtiments, ainsi que les assurances complémentaires pour les voitures de société ou les machines peuvent être mentionnées.

  7. Analyse des risques

    Dressez ici une liste réaliste et objective des points forts de votre entreprise. Qu’est-ce qui vous distingue de la concurrence ? Disposez-vous de qualifications particulières, proposez-vous des produits ou des services spécifiques ? Abordez également les points faibles. Expliquez les défis et les dangers potentiels et montrez comment vous pouvez y faire face et les prévenir. Que faites-vous, par exemple, si les clients ne présentent pas au rendez-vous ?

  8. Trésorerie et besoins en capitaux

    Dans ce chapitre, les chiffres sont à l’honneur. Après avoir dressé la liste de vos fonds propres, calculez le besoin en capital pour la création de votre entreprise. C’est ici qu’entrent en ligne de compte tous les frais fixes et variables liés à une activité indépendante dans l’artisanat, par exemple :

    • Déclaration de l’activité commerciale
    • Autorisations
    • Investissement dans les machines, le parc de véhicules, l’équipement de l’atelier, etc.
    • Outils et matériaux nécessaires
    • Loyer des locaux commerciaux
    • Frais de fonctionnement
    • Cotisations d’assurance
    • Réparation et entretien
    • Consommables
    • Expert-comptable
    • Affiliation à l’association professionnelle

  9. Financement et rentabilité

    Expliquez comment vous comptez financer les coûts. De combien de fonds propres disposez-vous ? Comment financez-vous les coûts qui dépassent vos fonds propres ? Le cas échéant, mentionnez ici les crédits et les subventions que vous souhaitez obtenir. N’oubliez pas d’inclure les intérêts du crédit et les remboursements dans votre calcul (voir point 8, Trésorerie et besoins en capitaux).
    Pour finir, calculez le chiffre d’affaires prévisionnel pour les 3 à 5 années qui suivent la création de votre entreprise et donnez une estimation de la date à partir de laquelle votre entreprise sera rentable.

Se mettre à son compte dans l’artisanat : quelles sont les aides et les subventions ?

Pour vous installer à votre compte dans l’artisanat, vous avez besoin de gros investissements, par exemple des machines, des appareils, des équipements informatiques ou des locaux. Les coûts varient en fonction du secteur d’activité. Alors qu’ils restent raisonnables pour un peintre, par exemple, l’installation d’un atelier de réparation automobile ou d’une boulangerie nécessite des investissements importants. C’est là qu’interviennent les aides et les subventions de l’État et des Régions. Il existe toute une série d’aides destinées aux auto-entrepreneurs. Elles sont de différentes natures :

  • Aides sociales ;
  • Aides fiscales ;
  • Poursuite des allocations de chômage ;
  • Aides financières pour les auto-entrepreneurs ;
  • Aides spécifiques femmes entrepreneurs ;
  • Aides pour jeunes auto-entrepreneurs ou pour auto-entrepreneurs handicapés ;

Il existe entre autres les possibilités de soutien suivantes :

  • ACRE – Aide à la création et à la reprise d’entreprise : Cette aide permet aux micro-entrepreneurs d’être exonéré partiellement de certaines charges sociales, à condition de ne pas dépasser les seuils du régime auto-entrepreneur. Le NACRE (Nouvel accompagnement à la création ou la reprise d’entreprise) permet aux créateurs ou repreneurs d’entreprise d’être épaulé par un organisme conventionné et de bénéficier d’un prêt à taux zéro d’un maximum de 8000 € sur 5 ans.
  • Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise (CAPE) : le CAPE permet aux créateurs ou repreneurs d’entreprise de bénéficier du soutien matériel et financier d’une association ou d’une entreprise en vue d’une création, d’une structuration financière ou encore d’un développement d’entreprise. Ceux-ci s’engagent, en retour, à suivre une préparation à la création et à la gestion d’entreprise. Le CAPE est conclu pour une durée maximale d’un an, renouvelable deux fois.
  • Les prêts : Les prêts d’honneur : il s’agit de prêts personnels à un taux zéro, sans garantie, ni caution personnelle, en moyenne de 2.000 € à 50.000 €, remboursables entre 2 et 5 ans. Ils sont octroyés par des organisations à but non lucratif. Les organisations compétentes en France sont Initiative France, BPI France et Réseau Entreprendre. Les microcrédits :En France, il existe plusieurs organismes qui peuvent accorder un microcrédit. L’ADIE (Association pour le Droit à l’Initiative Économique), par exemple, propose des plans de financement via un microcrédit, complété selon les régions par un prêt d’honneur, une aide de l’État ou de la région, etc. Le montant maximum du prêt est de 12 000 € remboursable sur 48 mois.
  • Microcrédit professionnel : destiné aux créateurs d’entreprises disposant de revenus faibles éprouvant des difficultés à trouver un financement, il octroie de petits crédits aux créateurs ou repreneurs d’entreprises qui n’ont pas accès aux crédits bancaires traditionnels.

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FAQ : s’installer en tant qu’auto-entrepreneur dans l’artisanat.

Comment se mettre à son compte et obtenir le statut d’auto-entrepreneur ?

Si vous souhaitez vous mettre à votre compte, vérifiez d’abord que vous disposez des qualifications requises et que votre idée d’entreprise est prometteuse. Ensuite, rassemblez dans un business plan toutes les informations relatives à votre entreprise afin de demander des subventions et des crédits. Dès que vous avez obtenu votre financement, vous pouvez vous enregistrer sur le site des formalités d’entreprises qui fournit toutes les informations nécessaires aux entrepreneurs pour préparer sereinement leur déclaration.

Peut-on créer une entreprise artisanale sans diplôme ?

Oui, mais les possibilités sont restreintes selon les professions. Référez-vous aux quelques cas d’activités mentionnés plus haut pouvant être exercés par un auto-entrepreneur sans diplôme.

Quels sont les coûts que dois-je prévoir pour me mettre à mon compte dans l’artisanat ?

Les coûts peuvent être divisés en deux groupes :
Frais uniques de création : enregistrement et frais d’investissement pour les machines, les appareils, les véhicules ou les outils nécessaires à l’exercice de votre métier.
Frais courants de fonctionnement : frais de location et d’exploitation, assurances, cotisations, consommables, réparation et entretien de machines et de véhicules, expert-comptable

Le montant de ces coûts varie considérablement d’un métier à l’autre. Alors qu’ils restent raisonnables pour un peintre, par exemple, l’aménagement d’un garage automobile ou d’une boulangerie requiert des sommes d’investissement élevées.

Où trouver des conseils et du soutien quand on souhaite créer son entreprise dans l’artisanat ?

Auto-entrepreneur et la Chambre des Métiers : elle est un interlocuteur privilégié si vous souhaitez vous mettre à votre compte dans l’artisanat. Vous avez la possibilité de vous informer sur les procédures de base, les formalités d’inscription, les possibilités de financement et les formations continues proposées. Par ailleurs, bon nombre d’informations à ce sujet sont disponibles sur le site du Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et économique (CEDEF). Vous pouvez également vous informer sur les programmes de formation continue et les formations sur la création d’entreprise dans l’artisanat auprès de Pôle Emploi.

Source de l’image:

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